Les travailleurs des services sociaux et de santé demandent aux ministres de la Santé de l’UE d’intervenir d’urgence pour lutter contre les pénuries croissantes de personnel dans l’ensemble de l’Union européenne.
Une délégation de travailleurs des services sociaux et de santé venus de toute l’Europe défilera entre la place Madou et le rond-point Schuman à l’heure où les ministres de la Santé se rencontrent pour examiner l’état de préparation de l’Europe face aux pandémies et son aptitude à promouvoir la santé. Cette manifestation est organisée par la Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP) qui représente plus de 8 millions de travailleurs dans les services publics, sociaux et de santé. Les syndicats appellent les responsables politiques à prendre des mesures pour remédier d’urgence à la pénurie de personnel que connaissent les systèmes sociaux et de santé. Sans ces travailleurs, l’Europe n’est pas prête à affronter une autre crise sanitaire.
« Voilà deux ans seulement, ces mêmes ministres qualifiaient les travailleurs des services sociaux et de santé de héros et les applaudissaient, à l’abri dans leur foyer,fait observer Jan Willem Goudriaan, secrétaire général de la FSESP. Mais les discours sont vains et les travailleurs savent qu’ils ne peuvent pas continuer d’assurer des soins de qualité dans le contexte actuel, sur fond de pénuries de personnel et d’aggravation de la crise du coût de la vie. L’Europe ne peut pas attendre que ses systèmes sociaux et de santé s’effondrent – les responsables politiques doivent mobiliser des financements publics adéquats et supprimer toutes les mesures d’austérité dans ces secteurs. Pour montrer qu’elle a tiré les leçons de la pandémie, l’Europe doit écouter les travailleurs. »
« Les inquiétudes mises en relief n’ont rien de nouveau, déclare Adam Rogalewski, responsable des services sociaux et de santé à la FSESP. Ces problèmes à long terme, qui résultent de dix années de commercialisation et d’austérité, sont aujourd’hui exacerbés par la crise du coût de la vie. Les travailleurs, qui sont en majorité des femmes, subissent des conditions de travail médiocres, un stress accru et de longues heures de travail – qui tous contribuent à des niveaux d’effectifs dangereux et à des difficultés de recrutement et de fidélisation.Et dans les services sociaux,les bas salairescontribuent à l’écartde rémunération observé en Europe entre les femmes et les hommes. Nous constatons, en Europe, une mobilisation sans précédent des travailleurs des services sociaux et de santé en réaction à ces problèmes. Ces secteurs sont manifestement arrivés à un point de rupture. Si aucune mesure n’est prise d’urgence, les conséquences pourraient être dramatiques. »
Une délégation de représentants des travailleurs rencontrera la présidence tchèquede l’UE et Nicolas Schmit, commissaire européen à l’Emploi et aux Droits sociaux, pour exposer leurs préoccupations et leurs revendications. StellaKyriakides, commissaire européenne à la Santé et à la Politique des consommateurs, ne pourra malheureusement pas être présente. La FSESP continuera de défendre les intérêts des travailleurs des services sociaux et de santé et appelle la Commission à donner la priorité à sa demande de création d’un comité de dialogue social sectoriel au niveau de l’UE dans les services sociaux.