Depuis un certain temps, le SETCa organise des actions sur la charge de travail dans le Non-marchand. Avec « Trav-Aïe, ça suffit ! », les travailleurs de ce secteur essentiel tirent la sonnette d'alarme. Nous ne pouvons plus nous contenter de sparadraps ou de la prolongation de mesures prises durant la crise sanitaire : défiscalisation des heures supplémentaires, recours aux pensionnés, aux étudiants, dénaturation du contenu des tâches, …
Dans la presse, nous lisons que le Ministre Frank Vandenbroucke est fortement préoccupé par le recours croissant à la sous-traitance, à l’intérim médical. Le SETCa rejoint totalement les inquiétudes du Ministre fédéral de la Santé publique. Cependant, nous divergeons sur les propositions de solutions.
Les agences d’intérim parviennent à attirer de plus en plus de personnel soignant en proposant de meilleures conditions salariales et de travail. Au-delà du coût que cela représente dans le cadre du financement du personnel soignant (fonds blouses blanches), il y a aussi des conséquences sur l’organisation du travail collectif. Les intérimaires sont amenés à travailler dans des équipes, avec des patients qu’ils ne connaissent pas et sans connaître les procédures et le cadre de travail de l’institution. Ça peut avoir des répercussions sur le travail en équipe, mais aussi sur la qualité des soins aux patients. Qu’est-ce qui motive ces intérimaires ? Il faut pouvoir l’analyser ! Nous constatons que les professionnels veulent reprendre la main sur leur travail, le rythme de leur travail et leur temps de travail …
La grande enquête sur la charge de travail que nous avons menée l'été dernier montre qu'un nombre inquiétant de travailleurs du Non-marchand doivent travailler à un rythme très soutenu pour accomplir leurs tâches. L'équilibre entre vie professionnelle et vie privée est très difficile. En outre, le secteur est confronté à un exode qui n’ira sans doute qu’en s'amplifiant.
C'est pourquoi les travailleurs descendront dans la rue le 31 janvier à Bruxelles. Ils exigent un secteur attractif avec des salaires décents. Ils en ont assez d'être pressés comme des citrons.
Que voulons-nous ?
Le SETCa appelle à une nouvelle vision du Non-marchand. La qualité des soins et le bien-être des travailleurs doivent être au centre des préoccupations.
- Un travail faisable avec un horaire réaliste et sans flexibilité débridée ;
- Le numérique est bienvenu, mais ne doit pas être une charge administrative supplémentaire et le droit à la déconnexion mentale après les heures de travail doit être une réalité ;
- Une meilleure organisation du travail, articulation des tâches entre métiers et une formation de base et continuée adéquate ;
- Plus de soutien pour les charges physiques et mentales ;
- Suffisamment de temps pour un service de qualité ;
- Des collègues en plus et en urgence dès aujourd’hui et demain.
Le 19 décembre dernier, nous avons sensibilisé sur l’attention aux conditions de travail dans le secteur Non-marchand en communiquant largement sur les principaux résultats de notre enquête sur la charge de travail dans le secteur. Nous continuerons à le faire, en tout cas jusqu'à ce que Trav-Aïe, ça suffit ! » ne soit plus à l’ordre du jour. Si nous voulons mettre un terme à l’exode des travailleurs, des choix politiques radicaux devront être faits. Les autorités devront débloquer des moyens, mais les employeurs devront également prendre leurs responsabilités et cesser d'appeler les gens pendant leurs congés, les week-ends ou les heures de soirée libres.
En pratique
Les manifestants se rassembleront à Bruxelles-Nord à partir de 10h30. Les manifestants partiront pour la Gare du Midi vers 11h.